2022
Joan Sangster, Demanding Equality. One Hundred Years of Canadian Feminism. University of British Columbia Press, 2021.
Distillation d’une vie entière de militantisme féministe, d’enseignement et de recherche, la lauréate du prix du livre du Comité canadien d’histoire des femmes et du genre (CCFGH) de cette année est Demanding Equality de Joan Sangster : One Hundred Years of Canadian Feminism de Joan Sangster. S’appuyant sur un important travail d’archivage et sur une synthèse impressionnante de cinq décennies d’historiographie des femmes canadiennes, Sangster balaie les vielles tropes des vagues et des creux féministes en faveur d’un rendu polyphonique de la diversité et de la continuité des revendications des femmes pour la justice et l’égalité. Sangster montre comment de nombreuses féministes canadiennes ont lutté contre l’assujettissement, l’aliénation et l’exploitation de leur sexe en adoptant une politique hétérogène qui reliait leur féminisme aux oppressions concomitantes du capitalisme, du colonialisme, du racisme, de la guerre et/ou de l’homophobie. Ce livre nous permet d’apprécier le dynamisme du mouvement féministe en sauvegardant des militantes de la classe ouvrière, racialisées et autochtones moins connues, sans éluder la discrimination et les exclusions qui ont animé l’organisation et la pensée de certains de ses leaders les plus éminents. Demanding Equality est une ressource indispensable pour la prochaine génération de féministes. Les lecteurs découvriront dans l’opus magnum de Sangster une histoire de la lutte féministe qui découragera et inspirera, suscitera des accords et des débats acharnés, et offrira un aperçu des actions et engagements collectifs nécessaires pour un avenir meilleur.
A distillation of a lifetime of feminist activism, teaching, and research, this year’s winner of the Canadian Committee’s Women’s and Gender History (CCWGH) Book Prize is Joan Sangster’s Demanding Equality: One Hundred Years of Canadian Feminism. Drawing on extensive archival work and an impressive synthesis of five decades of Canadian women’s historiography, Sangster upends the tired tropes of feminist waves and troughs in favour of a polyphonic rendering of the diversity and continuity of women’s demands for justice and equality. Sangster illuminates how many feminists in Canada fought against their gendered subjugation, alienation, and exploitation by embracing a heterogeneous politics that linked their feminism with the dovetailing oppressions of capitalism, colonialism, racism, war, and/or homophobia. This book adds to our appreciation of the dynamism of the feminist movement by rescuing lesser-known working-class, racialized, and Indigenous activists, without eliding the discrimination and exclusions that animated the organizing and thought of some of its more prominent leaders. Demanding Equality is an indispensable resource for the next generation of feminists. Readers will discover in Sangster’s magnum opus a history of feminist struggle that will discourage and inspire, spark agreement and rouse fierce debate, and offer insights on the collective actions and commitments needed to win a better future.
Honourable Mention/Mention honorable Funké Aladajebi, Schooling the System: A History of Black Women Teachers
The jury awards Schooling the System: A History of Black Women Teachers, by Dr. Funké Aladejebi, an honorable mention for the author’s exceptional examination of Black teachers and their roles in anti-racism activism and education in postwar Ontario. Using a combination of deep oral history and archival documentation, Dr. Aladejebi not only traces the ways that Black teachers experienced racism in attaining their credentials and finding work, but also uses the experiences of these women as a lens to speak more broadly about the importance of education within the Black Canadian communities of Ontario and how teachers as leaders worked to create change within and outside of their classrooms. An engaging read that is meticulously researched, this work makes a crucial contribution to the growing body of scholarship on Black lives in Canada and is a timely and important addition to Canadian historiography.
Le jury décerne à Schooling the System : A History of Black Women Teachers, de Funké Aladejebi, une mention honorable pour l’examen exceptionnel que l’auteure a fait des enseignantes noires et de leur rôle dans le militantisme antiraciste et l’éducation dans l’Ontario d’après-guerre. Grâce à une combinaison d’histoire orale approfondie et de documents d’archives, Mme Aladejebi retrace non seulement les façons dont les enseignantes noires ont fait l’expérience du racisme dans l’obtention de leurs titres de compétences et dans la recherche d’un emploi, mais elle utilise également les expériences de ces femmes comme une lentille pour parler plus largement de l’importance de l’éducation au sein des communautés canadiennes noires de l’Ontario et de la façon dont les enseignants, à titre de leaders, ont travaillé pour créer des changements à l’intérieur et à l’extérieur de leurs salles de classe. Cet ouvrage, dont la lecture est passionnante et la recherche méticuleuse, apporte une contribution cruciale au corpus croissant d’études sur la vie des Noirs au Canada et constitue un ajout opportun et important à l’historiographie canadienne.
2020
English-language Book Prize
Korinek. Valerie. Prairie Fairies : A History of Queer Communities and People in Western Canada, 1930-1985. Toronto: University of Toronto Press, 2018.
This year’s winner of the Canadian Committee’s Women’s and Gender History (CCWGH) Book Prize is Valerie Korinek’s Prairie Fairies: A History of Queer People and Communities in Western Canada, 1930-1985. The prize is awarded on a bi-annual basis to the best scholarly book published by a Canadian historian in women’s or gender history. Dr. Korinek’s book explores same-sex desire in five major western Canadian cities: Edmonton, Calgary, Regina, Saskatoon, and Winnipeg. Bringing together a rich collection of oral testimony and textual documents, Dr. Korinek paints a rich and sensitive portrait of the everyday lives, places, communities, and activist organizations of queer women and men. By historizing same-sex desire among women, Prairie Fairies fills a major gap in the field of Canadian women’s and gender history, as well as Canadian history more broadly. We congratulate Dr. Korinek on her important contribution.
La lauréate du prix du livre du Comité canadien pour l’histoire des femmes et l’histoire sexospécifique (CCWGH) de cette année est Valerie Korinek pour son livre Prairie Fairies: A History of Queer People and Communities in Western Canada, 1930-1985. Le prix est décerné à chaque deux ans au meilleur livre savant publié par un historien canadien dans le domaine de l’histoire des femmes ou l’histoire sexospécifique. Le livre de la Dre Korinek explore le désir homosexuel dans cinq grandes villes de l’Ouest canadien : Edmonton, Calgary, Regina, Saskatoon et Winnipeg. Rassemblant une riche collection de témoignages oraux et de documents textuels, la Dre Korinek brosse un portrait riche et sensible de la vie quotidienne, des lieux, des communautés et des organisations militantes des femmes et des hommes homosexuels. En historisant le désir homosexuel chez les femmes, Prairie Fairies comble une lacune importante dans le domaine de l’histoire des femmes et l’histoire sexospécifique au Canada, ainsi que dans l’histoire canadienne en général. Nous félicitons la Dre Korinek pour son importante contribution.
Honourable Mentions
Guard, Julie. Radical Housewives: Price Wars and Food Politics in Mid-Twentieth-Century Canada. Toronto: University of Toronto Press, 2019.
Dr. Guard’s book examines the history of the Housewives Consumers Association (HCA), a national organization of activist consumers that advocated for fair pricing and a more responsive government when it came to the needs of working-and-middle class Canadians. Active from 1937 until the early 1950s, the HCA drew on maternalist rhetoric and leftist politics in the fight against food insecurity. Dr. Guard’s analysis provides important new insight into the interconnected ways in which direct action and women’s activism shaped broader societal debates about citizenship rights and the responsibilities of the state.
Guard, Julie. Radical Housewives: Price Wars and Food Politics in Mid-Twentieth-Century Canada. Toronto: University of Toronto Press, 2019.
Le livre de la Dre Guard examine l’histoire de la Housewives Consumers Association (HCA), une organisation nationale de consommateurs militants qui plaidait pour des prix équitables et un gouvernement plus réactif aux besoins des travailleurs et de la classe moyenne. Active de 1937 jusqu’au début des années 1950, la HCA s’est inspirée de la rhétorique maternaliste et de la politique de gauche dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. L’analyse de la Dre Guard apporte un nouvel éclairage important sur les liens entre l’action directe et l’activisme des femmes qui ont façonné les débats sociétaux plus larges sur les droits des citoyens et les responsabilités de l’État.
Le livre des docteurs Sethna et Hewitt s’appuie sur les dossiers de surveillance étonnamment riches de la GRC concernant le mouvement de libération des femmes au Canada. En replaçant ces dossiers dans le cadre plus large du « prisme rouge », les docteurs Sethna et Hewitt explorent la nature de la surveillance de l’État pendant la guerre froide et la façon particulière dont celle-ci a influencé les organisations de femmes luttant contre l’inégalité entre les sexes. Dans un sens plus large, leur livre démontre clairement à quel point les groupes de femmes étaient surveillés, soulignant à la fois les réalités frustrantes de la répression étatique et l’énorme potentiel de résistance de ceux qui étaient jugés politiquement dangereux
Sethna, Christabelle and Hewitt, Steve. Just Watch Us: RCMP Surveillance of the Women’s Liberation Movement in Cold War Canada. Montreal and Kingston: McGill-Queen’s University Press, 2018.
Drs. Sethna’s and Hewitt’s book draws on the surprisingly rich RCMP surveillance files regarding the women’s liberation movement in Canada. By contextualizing these files within the larger framework of the “red prism,” Drs. Sethna and Hewitt explore the nature of state surveillance during the Cold War and the particular ways that this impacted women’s organizations fighting against gender inequity. In a broader sense, their book makes clear the shocking extent to which women’s groups were watched, highlighting both the frustrating realities of state repression and the tremendous potential for resistance from those deemed politically dangerous.
Le livre des docteurs Sethna et Hewitt s’appuie sur les dossiers de surveillance étonnamment riches de la GRC concernant le mouvement de libération des femmes au Canada. En replaçant ces dossiers dans le cadre plus large du « prisme rouge », les docteurs Sethna et Hewitt explorent la nature de la surveillance de l’État pendant la guerre froide et la façon particulière dont celle-ci a influencé les organisations de femmes luttant contre l’inégalité entre les sexes. Dans un sens plus large, leur livre démontre clairement à quel point les groupes de femmes étaient surveillés, soulignant à la fois les réalités frustrantes de la répression étatique et l’énorme potentiel de résistance de ceux qui étaient jugés politiquement dangereux
French-Language Book Prize
Livre de langue française/French-language book prize
Lamontagne, Marie-Andrée. Anne Hébert: Vivre pour écrire. Boréal, 2019.
Les membres du jury ont choisi d’accorder le prix du meilleur livre francophone en histoire des femmes à Marie-Andrée Lamontagne, pour Anne Hébert : Vivre pour écrire, paru aux éditions du Boréal, une contribution majeure à l’histoire des femmes de lettres et, plus largement, à l’histoire des femmes. En s’appuyant notamment sur un nombre considérable de témoignages oraux (plus de 80 entrevues menées entre 2005 et 2015) et sur la correspondance d’Anne Hébert et de ses proches, Marie-Andrée Lamontagne offre une biographie riche et nuancée d’une écrivaine singulière qui, si elle n’est pas représentative de l’ensemble des femmes de sa génération, enrichit le tableau des destins possibles pour les femmes du milieu petit-bourgeois nées dans les années 1910 au Québec. L’ouvrage de Marie-Andrée Lamontagne nous a impressionnées pour la qualité de l’écriture, fluide, précise, nuancée. Nous avons apprécié la posture lucide, à la fois sympathique et critique, de la biographe face à son sujet; son habileté à déboulonner des mythes parfois édifiés par Anne Hébert elle-même; la manière dont elle réussit à intégrer la vie et l’œuvre de l’écrivaine sans jamais surinterpréter. En arrière-plan du personnage talentueux, tourmenté, timoré d’Anne Hébert, se dévoile un Québec d’avant la Révolution tranquille où l’on peut observer les relations d’une femme avec une famille (particulièrement avec un père, un frère et une sœur), avec ses ami.e.es; ses rapports à la culture, à la religion, à la santé, son inscription dans un réseau d’influence qui chevauche le Québec et la France. Cet ouvrage, qui n’est pas écrit par une historienne des femmes, nous semble néanmoins incontournable et promis à un rayonnement important à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la discipline qu’est l’histoire des femmes.
The members of the jury chose to award the prize for the best French-language book in women’s history to Marie-Andrée Lamontagne, for Anne Hébert: Vivre pour écrire, published by Les Éditions du Boréal, a major contribution to the history of women of letters and, more broadly, to women’s history. Drawing on a considerable number of oral testimonies (more than 80 interviews conducted between 2005 and 2015) and on the correspondence of Anne Hébert and her family, Marie-Andrée Lamontagne offers a rich and nuanced biography of a singular writer who, while not representative of all the women of her generation, enriches the picture of potential destinies for women of the petty bourgeois milieu born in the 1910s in Quebec. Marie-Andrée Lamontagne’s work impressed us for the quality of the writing, which is fluid, precise and nuanced. We appreciated the lucid stance, both sympathetic and critical, of the biographer towards her subject; her ability to debunk myths sometimes constructed by Anne Hébert herself; the way she manages to integrate the life and work of the writer without ever over-interpreting. In the background of Anne Hébert’s talented, tormented, timid character, a pre-Revolutionary Quebec is revealed, where we can observe a woman’s relationship with a family (especially a father, brother and sister), with her friends; her relationship to culture, religion, health, and her place in a network of influence that straddles Quebec and France. This work, which is not written by a women’s historian, seems to us nevertheless unavoidable and promises to have a significant influence both within and outside the discipline of women’s history.
Mention Spéciale/Special Mention
Bouchard, Marie-Pier. Vivre au coeur de paroisses de femmes: dans la région de Charlevoix (1940-1980). PUL, 2019.
Les membres du jury ont choisi d’accorder une mention spéciale à l’ouvrage de Marie-Pier Bouchard Vivre au cœur des « paroisses de femmes » dans la région de Charlevoix (1940-1980). Cet ouvrage, basé sur des entrevues orales avec dix-sept femmes ayant vécu les migrations saisonnières de leur mari navigateur ou bûcheron, éclaire l’expérience collective et intime inédite d’épouses et de mères du monde rural qui doivent « jouer la femme et l’homme » à la fois. Ces femmes se dévoilent pleines d’agentivité dans un contexte parfois rude. L’ouvrage de Marie-Pier Bouchard, basé sur son mémoire de maîtrise, nous permet de saisir leur vision du monde à travers leur propre langage, un langage ancré dans le territoire qu’elles habitent. Il sauve ainsi de l’oubli des voix du passé qui auraient pu disparaître sans faire de bruit et rappelle la grande importance de l’histoire orale dans un monde où tout semble basculer.
The members of the jury chose to give a special mention to Marie-Pier Bouchard’s Vivre au cœur des « paroisses de femmes » dans la région de Charlevoix (1940-1980). Based on oral interviews with seventeen women who had experienced the seasonal migrations of their husbands-sailors or lumberjacks, this book sheds light on the collective and intimate experience of rural wives and mothers who had to “play woman and man” at the same time. These women reveal themselves to have a great sense of agency in a sometimes harsh context. Marie-Pier Bouchard’s work, based on her master’s thesis, allows us to grasp their vision of the world through their own language, a language rooted in the territory they inhabit. It thus saves these voices from the past that could have disappeared without making a sound from oblivion and reminds us of the great importance of oral history in a world where everything seems to be turning upside down.
2018
Gail G. Campbell, ‘I Wish to Keep a Record’: Nineteenth-Century New Brunswick Women Diarists and Their World. University of Toronto Press, 2017.
Gail Campbell’s ‘I Wish to Keep a Record’ is a beautifully written and methodologically impressive analysis of 28 nineteenth-century New Brunswick women diarists over multiple generations. By examining broad themes in the life course of New Brunswick women, including dating, marriage, family, community, paid labour, education, and politics, Campbell demonstrates that 19th century women lived within overlapping and interdependent “concentric circles” of family, community, and society. Drawing on insights from literary theory, the close historical reading of each diary tells us about the daily lives and lived experiences of New Brunswick women and how they were actors in the larger world around them. The book draws the reader into the day-to-day life of a diverse group of Anglophone New Brunswick women, some older and some younger, some single, married or widowed, some living in towns and cities and others on rural farms. Campbell acknowledges the emotion that arises when reading about the intimate lives of women in the past, and her historical sensitivity and compassion is evident in the chapters dealing with death, grief, and loss. Campbell’s book is a remarkable contribution to the fields of women’s history, family history, and the history of the Maritimes and New Brunswick within the context of the transatlantic world.
L’ouvrage I Wish to Keep a Record de Gail Campbell est d’une écriture remarquable. Cet ouvrage se fonde sur une analyse méthodologique impressionnante des journaux tenus par 28 Néo-Brunswickoises anglophones au 19e siècle. Étalée sur plusieurs générations, l’étude de Campbell explore des thèmes courants de la vie des femmes à l’époque, notamment les fréquentations, le mariage, la famille, la communauté, le travail salarié, l’éducation et la politique. L’étude montre que la vie de ces femmes se déroulait dans un réseau de « cercles concentriques » familiaux, communautaires et sociaux, qui se chevauchaient et qui étaient interdépendants. S’inspirant de la théorie littéraire, la lecture historique attentive de chacun des journaux nous en apprend davantage sur le quotidien et les expériences des femmes anglophones du Nouveau-Brunswick, montrant qu’elles étaient des actrices à part entière du monde qui les entourait. Cet ouvrage fait découvrir au lecteur la vie quotidienne d’un groupe de femmes anglophones très varié : certaines sont jeunes, d’autres plus âgées, certaines sont célibataires, d’autres sont mariées ou veuves, certaines vivent à la ville, d’autres sur des fermes à la campagne. Campbell reconnaît les émotions qui découlent de la lecture d’écrits intimes par les femmes du passé. La sensibilité historique et la compassion de l’auteure se manifestent particulièrement dans les chapitres qui traitent de la mort, du deuil et de la perte. L’ouvrage de Campbell constitue une contribution remarquable aux champs de l’histoire des femmes, de la famille et des Maritimes et du Nouveau-Brunswick dans un contexte transatlantique.
2016
Susanne. M. Klausen, Abortion Under Apartheid: Nationalism, Sexuality, and Women’s Reproductive Rights in South Africa. Oxford University Press, 2015.
Abortion Under Apartheid Abortion Under Apartheid est une recherche multidimensionnelle sur le choix des femmes en matière de procréation sous le régime d’apartheid sud-africain qui très bien rédigée et soutenue de façon convaincante. Se servant d’une riche gamme de sources : politique gouvernementale, dossiers judiciaires et médicaux et histoire orale, Klausen soutient que le contrôle du corps et de la sexualité des femmes était essentiel au fonctionnement de la suprématie blanche et à l’édification et au maintien de l’apartheid. Sa recherche nuancée examine l’impact qu’ont eu la race, la localité et la classe sociale sur l’expérience des femmes qui souhaitaient avoir recours à un avortement, confirmant ainsi le rôle actif et souvent créatif qu’elles ont joué pour prendre leur sort en main en matière de reproduction, même lorsque leurs choix étaient limités par le gouvernement et les politiques médicales. Le livre de Klausen contribue à un large éventail de disciplines de recherche dont l’histoire de l’Afrique du Sud, des femmes, du nationalisme et de la citoyenneté, de la sexualité, de la santé et de la médecine et de la politique en matière de reproduction.
Abortion Under Apartheid is a beautifully written, multi-dimensional, and convincingly argued examination of women’s reproductive choices under the South African apartheid regime. Utilizing a rich range of sources including government policy, court records, medical records, and oral histories, Klausen argues that control over women’s bodies and sexuality was fundamental to the functioning of white supremacy and to the construction and maintenance of apartheid. Her nuanced research examines how race, location, and class impacted the experiences of women seeking abortions, demonstrating that women took an active and often creative role in deciding their reproductive fates even when their choices were constricted by government and medical policies. Klausen’s book contributes to a wide range of fields, including histories of South Africa, women, nationalism and citizenship, sexuality, health and medicine, and reproductive politics.
Abortion Under Apartheid est une recherche multidimensionnelle sur le choix des femmes en matière de procréation sous le régime d’apartheid sud-africain qui très bien rédigée et soutenue de façon convaincante. Se servant d’une riche gamme de sources : politique gouvernementale, dossiers judiciaires et médicaux et histoire orale, Klausen soutient que le contrôle du corps et de la sexualité des femmes était essentiel au fonctionnement de la suprématie blanche et à l’édification et au maintien de l’apartheid. Sa recherche nuancée examine l’impact qu’ont eu la race, la localité et la classe sociale sur l’expérience des femmes qui souhaitaient avoir recours à un avortement, confirmant ainsi le rôle actif et souvent créatif qu’elles ont joué pour prendre leur sort en main en matière de reproduction, même lorsque leurs choix étaient limités par le gouvernement et les politiques médicales. Le livre de Klausen contribue à un large éventail de disciplines de recherche dont l’histoire de l’Afrique du Sud, des femmes, du nationalisme et de la citoyenneté, de la sexualité, de la santé et de la médecine et de la politique en matière de reproduction.
Honourable Mention
Elsie Paul in collaboration with Paige Raibmon and Harmony Johnson. Written as I Remember It: Teachings From the Life of a Sliammon Elder. UBC Press, 2014.
Written as I Remember It est une contribution raffinée et originale à l’histoire autochtone, l’histoire du peuple Sliammon, l’histoire des femmes et les méthodes et la pratique de l’histoire orale. L’accent mis sur les enseignements de Paul Elsie et la façon dont elle raconte l’histoire de sa vie et celle de sa communauté en dit long sur le pouvoir de l’histoire orale et le récit transformateur. L’introduction de Paige Raibmon sur la naissance et l’évolution du livre établit un modèle de pratiques éthiques de recherche collaborative et met au défi l’opposition historiographique entre la « tradition » et la « modernité » dans l’histoire autochtone. Written as I Remember It est une histoire vivante qui nous rappelle que l’histoire est une partie fondamentale de notre vie actuelle.
Written as I Remember It is a sophisticated and original contribution to indigenous history, the history of the Sliammon people, women’s history, and the methods and practice of oral history. The focus on Elsie Paul’s teachings and the way in which she tells her life story and the story of her community speaks to the power of oral history and transformative story-telling. Paige Raibmon’s introduction on the birth and evolution of the book models ethical collaborative research practices and challenges historiographical binaries of ‘tradition’ vs. ‘modernity’ in indigenous history. Written as I Remember It is a living history which reminds us that history is a fundamental part of our present lives. – See more at: http://www.cha-shc.ca/english/what-we-do/cha-prizes/canadian-committee-on-womens-history-book-prize.html#sthash.5ti2pBux.dpuf
2014
Leslie A. Robertson with Kwagu’l Gixsam Clan, Standing up with Ga’axsta’las: Jane Constance Cook and the Politics of Memory, Church, and Custom. UBC Press, 2012.
Lorsque l’histoire des femmes a pris son envol au cours des années 1970, un de ses objectifs était de sortir les femmes de l’ombre de l’histoire. Ce premier prix décerné par le CCHF reconnaît un ouvrage qui va bien au-delà de cet objectif. L’histoire de la vie de Ga’axsta’las, Jane Constance Cook, rend compte du rôle vital, multidimensionnel et parfois contradictoire, en apparence à tout le moins, que les femmes autochtones ont joué à la fois dans la politique locale et dans les négociations avec l’État au début du XXe siècle. Jusqu’à maintenant les raisons pour lesquelles Ga’axsta’las avait appuyé l’interdiction d’organiser des potlatchs avaient mal été interprétées. Standing up with Ga’axsta’las explique en quoi ses prises de positions en faveur des femmes et des enfants et ses convictions chrétiennes ont présidé aux critiques qu’elle a formulées à l’endroit de pratiques culturelles qui mettaient les femmes en situation de vulnérabilité. L’ouvrage est un exemple éloquent d’interdisciplinarité bien menée en plus de s’imposer comme un jalon important sur le plan méthodologique en raison de la mise en œuvre judicieuse d’une grande variété de sources. Robertson et la bande de Kwagu’l Gixsam ont réussi à établir une nouvelle façon de faire de la recherche collaborative politiquement engagée qui deviendra un modèle à suivre.
When women’s history emerged as a field in the 1970s, one of its original goals was to reclaim women from the shadows of history. It is fitting that the first CCWH book prize goes to a book that does this and so much more. Ga’axsta’las life story illustrates the vital, multidimensional, and sometimes seemingly contradictory roles that indigenous women played in politics at the community level, as well as in negotiations with the state, in the early twentieth century. Traditional historiographies have misinterpreted her support of the potlatch ban. Standing up with Ga’axsta’las explains how advocacy for women and children, as well as Christianity, informed her criticism of cultural practices that put women in vulnerable positions. The committee was impressed by the interdisciplinary methodology and the range of sources used to reconstruct her life. Robertson and the Kwagu’l Gixsam Clan have set a new standard for politically-engaged collaborative research.
Lorsque l’histoire des femmes a pris son envol au cours des années 1970, un de ses objectifs était de sortir les femmes de l’ombre de l’histoire. Ce premier prix décerné par le CCHF reconnaît un ouvrage qui va bien au-delà de cet objectif. L’histoire de la vie de Ga’axsta’las, Jane Constance Cook, rend compte du rôle vital, multidimensionnel et parfois contradictoire, en apparence à tout le moins, que les femmes autochtones ont joué à la fois dans la politique locale et dans les négociations avec l’État au début du XXe siècle. Jusqu’à maintenant les raisons pour lesquelles Ga’axsta’las avait appuyé l’interdiction d’organiser des potlatchs avaient mal été interprétées. Standing up with Ga’axsta’las explique en quoi ses prises de positions en faveur des femmes et des enfants et ses convictions chrétiennes ont présidé aux critiques qu’elle a formulées à l’endroit de pratiques culturelles qui mettaient les femmes en situation de vulnérabilité. L’ouvrage est un exemple éloquent d’interdisciplinarité bien menée en plus de s’imposer comme un jalon important sur le plan méthodologique en raison de la mise en œuvre judicieuse d’une grande variété de sources. Robertson et la bande de Kwagu’? Gixsam ont réussi à établir une nouvelle façon de faire de la recherche collaborative politiquement engagée qui deviendra un modèle à suivre.